Annoncer un nouveau calibre n’est pas toujours un exercice très excitant. Sauf s’il coûte deux fois moins cher et offre deux fois plus.
Par Olivier Müller
Le choix d’une montre, c’est avant tout le choix de son esthétique, de son cadran. C’est le premier coup de cœur. Mais alors que leurs connaissances s’affinent, les collectionneurs se penchent avec une plus grande attention sur le mouvement qui en fait battre le cœur.
Le plus souvent, la première exigence est qu’il soit mécanique et fabriqué en Suisse. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des montres mécaniques est d’ailleurs estampillée Swiss Made. Ensuite, on regarde le fabricant du mouvement en question, notamment pour savoir si c’est un mouvement générique fourni par un grand constructeur, ou bien un mouvement maison qui est propre à la marque. Enfin, en dernier ressort, viennent les critères techniques : isochronisme, réserve de marche, résistance à des champs magnétiques, garantie, résistance aux chocs, etc.
Il existe encore un nombre limité de marques qui décide de communiquer sur ces caractéristiques. La première, dans le domaine de l’horlogerie grand public, il y a trois ans, fut Baume & Mercier, avec son mouvement Baumatic. Conçu avec la puissance du groupe Richemont auquel la marque appartient, ce mouvement offre une précision qui rentre dans les tolérances d’un chronomètre officiel, une résistance magnétique élevée – 1500 gauss, largement suffisante pour le quotidien -, ainsi que la possibilité de se dispenser de révision pendant une période de cinq années minimum – cette dernière variable permettant notamment de diviser de manière très conséquente les coûts d’entretien de sa montre.
Aujourd’hui, la marque indépendante Oris arrive avec une sérieuse concurrence : son nouveau Calibre 400. Son point le plus fort est sa garantie, qui passe à 10 ans. La réserve de marche est portée à cinq jours consécutifs. Enfin, grâce a une trentaine de composants anti magnétique, le Calibre 400 supporte lui aussi la plupart des champs magnétiques du quotidien sans se dérégler, notamment grâce à un échappement en silicium. Dans les conditions normales d’usage, Oris garantit une précision quotidienne oscillant entre -3 et +5 secondes par jour, c’est-à-dire de tolérance chronométriques certifiées – même si le Calibre 400 n’est pas officiellement certifié COSC, pour en réduire les coûts.
Le tarif, ce sera d’ailleurs l’arme la plus redoutable de la marque. Il existe aujourd’hui une première montre équipée de ce nouveau calibre, l’Oris Aquis Date, proposée à partir de 2 900 euros. C’est probablement l’un des prix les plus bas sur le marché pour une montre neuve, équipée d’un calibre maison, affichant de telles performances. Reste toutefois à en attendre des déclinaisons sur d’autres pièces moins sportives, plus urbaines, dans lesquelles ce nouveau cœur suisse devrait séduire le plus grand nombre.