Il est difficile de saluer les innombrables rémanences vintage pour leur créativité – et pour cause. Malgré tout, quelques rares maisons redonnent parfois vie à des pièces qui, 70 ans après leur naissance, restent d’une étonnante jeunesse. La Seamaster de 1957 en est le meilleur exemple, revivifiée par un épatant boitier or et bronze.
Par Olivier Müller
Il n’y a rien de plus complexe que la simplicité. Une boîte ronde, trois aiguilles : la grammaire horlogère est d’une pauvreté affligeante. Il est donc d’autant plus méritant d’en extraire une belle montre, simple, cohérente, maitrisée, parfaitement proportionnée. La nouvelle Seamaster 300 « Or Bronze » en fait partie.
Elle assume sa parfaite sobriété avec uniquement deux tons, noir et or. Nous sommes dans l’esprit pionnier qui la vit naître dans les années 50, en cohérence avec sa vocation initiale de montre de plongée professionnelle où la lisibilité primait.
La nouvelle collection Seamaster 300 accueille notamment un modèle spécial de 41 mm façonné dans un matériau exclusif Omega : l’or bronze. C’est la toute première montre de la manufacture imaginée dans cet alliage, dont le brevet a été déposé.
Traditionnellement, l’histoire du bronze est étroitement liée à celle de l’exploration marine. Il a été utilisé pour façonner de nombreux équipements, comme les hélices des bateaux ou encore les scaphandres. On trouve en outre dans l’histoire des références à un ancien alliage de cuivre et d’or ou d’argent appelé bronze de Corinthe.
Si les détails de sa composition ne nous sont pas parvenus, d’anciens textes grecs viennent corroborer la réputation du bronze de Corinthe comme métal de prédilection pour la création de statues, vases, vaisseaux, etc. En hommage à son propre nom d’inspiration grecque, Omega fait aujourd’hui revivre cet alliage classique à sa façon. Composant l’intégralité du boîtier et de la boucle, il est fait d’éléments nobles, dont 37,5 % d’or (poinçonné 9 cts), mais aussi du palladium et de l’argent afin de lui conférer une couleur unique.
On apprécie qu’il se distingue d’un or jaune très bling bling, d’un or rose ou rouge peu communs pour une plongeuse. C’est une réussite : brillant mais pas étincelant, parfaitement équilibré, reprenant le meilleur de l’or et du bronze qui le constituent.
Il est hautement résistant à la corrosion et à l’oxydation, et possède donc une meilleure longévité qui lui permet de conserver sa patine naturelle pendant plus longtemps. Une pièce non limitée, encore peu visible et qui s’acquiert pour 11 400 euros.