Parce qu’il est plus élégant de se faire réveiller par sa Jaeger-LeCoultre que par son smartphone…
Par Olivier Müller
Les montres à alarme – à ne pas confondre avec les montres à sonnerie, d’authentiques complications de haute horlogerie – ne sont pas légion. On se souvient de la Cricket de Vulcain, de la Chargé d’Affaires de Corum. Mais, surtout, de la Memovox de Jaeger-LeCoultre. La pièce est née dans les années 50. Elle est toujours en collection. A la faveur d’une mode vintage très en vogue, et d’une manufacture qui célèbre cette année les montres sonores, Jaeger-LeCoultre remet sa Polaris Memovox au sommet de la vague.
Dans les années 50, la plongée sous-marine était une activité militaire risquée et difficile. Le seul outil disponible pour la plongée était la montre, ce qui a engendré une forte demande de montres de plongée professionnelles. En 1959, Jaeger-LeCoultre a répondu à ces attentes en proposant une solution innovante : un mouvement Memovox à remontage automatique qui avertissait de manière sonore l’utilisateur lorsqu’il était temps de remonter à la surface. Il fut suivi en 1968 de la Memovox Polaris, avec sa lunette intérieure tournante et son alarme, ainsi qu’un fond de boîtier triple épaisseur pour une meilleure propagation du son.
Aujourd’hui, la Polaris Mariner est rééditée en deux modèles. Elles partagent un même boîtier de 42 mm et une étanchéité de 300 mètres. De plus, la couronne utilisée pour le réglage de la lunette intérieure crantée est vissée pour éviter tout mouvement involontaire, avec l’ajout d’une sécurité visuelle orange pour avertir les plongeurs lorsqu’elle n’est pas complètement vissée. Enfin, les cadrans sont tous deux d’un bleu nuit arborant différentes finitions – opaline, soleillée, grenée. Une seule question demeure : qu’est-ce qui les différencie ? L’une sonne, l’autre pas !
Ce sera la seule différence de ces deux créations : l’une est une Polaris Mariner Memovox, l’autre une Polaris Mariner Date. La première est à 17 400 euros, la seconde à 11 000 euros. Il existe une tierce variation, sans date ni réveil, à 7 000 euros sur bracelet cuir. Pour simplement retrouver le plaisir d’avoir, comme premier réflex matinal, non plus de saisir son smartphone, mais sa Jaeger-LeCoultre. Et cela, ça n’a pas de prix.
Notre avis : “Les montres à alarme sont un marché de niche. Déjà, par le très petit nombre de maisons qui en conçoivent encore ; ensuite, par l’usage que l’on peut en avoir : sauf à avoir le sommeil très lourd, nul besoin d’en collectionner pléthore, une seul suffira pour la vie. Certes, le bruit évoque davantage la sonnerie d’une cour de récréation que la douce mélodie New Age d’un smartphone. Le risque de tachycardie matinale n’est pas nul. Il restera toujours la possibilité d’en faire usage pour ne pas oublier d’aller chercher les enfants à l’école…” Olivier Müller