En toute discrétion, la manufacture aligne les succès. La semaine dernière, Ferdinand Berthoud a remporté un second Grand Prix d’Horlogerie de Genève d’affilée.
Olivier Müller
Vous ne connaissez pas Ferdinand Berthoud ? A moins d’être un grand collectionneur ou féru d’histoire horlogère, c’est normal. L’homme a grandement contribué à développer des chronomètres de marine, embarqués sur les grandes navigations du 18ème siècle. Cela peut paraître anodin. Il n’en est rien : sans chronomètre de bord fiable et très précis, en cette époque, il était tout simplement impossible de calculer correctement son cap. Au départ d’Europe et à destination des Amériques, avec un chronomètre imprécis, l’erreur pouvait facilement atteindre plusieurs centaines de miles nautiques par rapport à son cap prévu.
En 1770, Ferdinand Berthoud accède ainsi au titre de « Maître Horloger-Mécanicien du Roi et de la Marine ». La Chronométrie Ferdinand Berthoud, qui a été créée de nos jours pour lui rendre hommage, célèbre ce 250ème anniversaire avec une nouvelle collection s’inspirant de son Horloge Marine N°6 : le Chronomètre FB 2RE.
Ce nouveau garde-temps réinterprète l’architecture et le design de cette Horloge Marine. Muni d’une grande fenêtre panoramique dans sa ligne de carrure, le boîtier en or 18 carats est le premier de forme ronde que la marque exécute. Son cadran est en émail grand feu, blanc ou noir, une seconde teinte beaucoup plus difficile à obtenir.
La pièce est l’une des rares à présenter une transmission par chaîne-fusée. Elle agit comme une boîte de démultiplication automatique. Grâce à elle, le rouage reçoit ainsi une énergie constante, un pré-filtrage de l’énergie arrivant à un second mécanisme, le remontoir, l’un des systèmes les plus complexes de régulation du couple dans l’histoire de la mesure du temps. C’est un second régulateur qui permet au Chronomètre de gagner encore en précision.
Les résultats de sa mesure de chronométrie sont sans appel : 0 seconde d’écart relevé par rapport à la mesure optique. La FB 2RE n’a donc strictement aucun écart de marche entre sa première minute de fonctionnement et sa 53 ème heure, terme de sa réserve de marche testée. Le jury du Grand Prix de l’Horlogerie de Genève a manifestement été conquis par la cohérence de la démarche, l’exécution artistique et les résultats hors norme ici atteints par une montre mécanique. Une marque à suivre, qui laisse progressivement un sillon profond dans le cours de l’histoire horlogère.