Tandis que notre printemps s’avère confiné, le domaine Levert-Barault, propriété de la famille Picard, dévoile le sien : un Mercurey “Le Printemps”, millésime 2018, qui vient nous rappeler que derrière nos fenêtres, notre bonne vieille Terre continue son oeuvre selon le cycle infini des saisons. Ce grand Bourgogne, 100 % pinot noir, porte bien son nom : rubis intense, il dévoile de beaux fruits rouges et les plus avertis y perçoivent quelques arômes de café, de pain grillé et de noisette. Qu’importe ! Ce que nous aimons, c’est son attaque franche, et sa fraicheur surtout. Des tanins fins apportent à ce beau vin de la côte chalonnaise, élevé à 25 % en fûts de chêne neufs, un certain soyeux. Alors, confiné que nous sommes, nous fermons les yeux pour imaginer les valons de Mercurey, finement ciselés par ses précieuses parcelles, surmontés toujours de petits bois de conifères. Nous voyons presque les petits villages de la côte, toujours surplombés par les clochers de leurs églises qui nous rappellent qu’ici, dans cette somptueuse terre de vin, ce sont d’abord des histoires d’hommes qui s’écrivent.
Chez les Picard, l’histoire vigneronne remonte à la fin des années 50. Aujourd’hui, elle est écrite par Francine, la dynamique et omniprésente petite-fille du fondateur des domaines familiaux, à la tête de l’entreprise et de ses 5 domaines depuis vingt ans. “J’ai la chance d’avoir eu un père entrepreneur et amoureux de la nature. Il a poursuivi le travail de son père en y ajoutant sa touche personnelle, à savoir l’acquisition de magnifiques parcelles de vignes à Chassagne-Montrachet, à Puligny-Montrachet et à Saint-Aubin. C’est là que mon histoire commence”, explique-t-elle.
Elle aussi ne manque pas d’ajouter sa touche, notamment en gérant, depuis 2003, une activité d’oenotourisme articulée autour du château de Chassagne-Montrachet, propriété des domaines : c’est là que sont installées ses 5 luxueuses chambre d’hôtes et qu’a été aménagé spécialement le caveau de dégustation.
Par Romain Rivière