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L’avenir haute couture de Bleu Comme Gris

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La jeune maison parisienne Bleu Comme Gris se repositionne à mi-chemin entre la haute couture et les marques traditionnelle de la mode pour enfants. Sa nouvelle boutique parisienne, installée à deux pas de l’Opéra, dans la prestigieuse rue Scribe, inaugure d’ailleurs un atelier dédié à la confection sur-mesure.

Par Blanche Rivière

Bleu Comme Gris entend bien se donner une allure plus haute couture. Vrai qu’entre les maisons de grand luxe, à l’instar de Dior ou Chanel, et les marques traditionnelles de mode pour enfant, comme Jacadi ou Bonpoint, le marché était jusqu’à présent relativement vierge. Raison pour laquelle la jeune marque parisienne, créée en 2008 et initialement tournée vers la confection d’uniformes scolaires, souhaite repositionner son offre de manière à toucher une clientèle exigeante mais pas nécessairement prête à se tourner vers les maisons de haute couture. C’est dans ce but, précisément, que Bleu Comme Gris, déjà présente à Paris, à Londres et à Lyon, a inauguré il y a peu de temps sa troisième boutique au cœur de la capitale, installée à deux pas de l’Opéra, dans la prestigieuse rue Scribe. Et qu’elle y a installé un atelier dédié à la confection sur-mesure. « Cet atelier, conjugué à la qualité de nos étoffes et à leur provenance française, doit nous permettre de nous distinguer des autres marques de mode enfantine », explique Vanessa Marrapodi, la créatrice et directrice artistique de la maison.

La boutique, à l’élégance typiquement parisienne – meubles en bois bleu et gris, moulures blanches, fauteuils anciens et lustres à pampilles –, est un véritable havre de tranquilité, chic et accueillant, destiné à recevoir au mieux une clientèle aujourd’hui majoritairement étrangère – Moyen-Orient et Amérique du Nord notamment. Ici, les robes en dentelles côtoient les pyjamas en piqué, les petits chemisiers et les mailles pour bébés. Le tout dans une unité de couleur, gaie et chatoyante. Derrière les grandes baies vitrées, est organisé l’atelier de couture. Des bobines de fil occupent le mur. C’est là que les magiciennes, comme les appellent Vanessa Marrapodi, confectionnent les vêtements : patrons, toiles et prototypes pour les collections à venir, mais aussi commandes sur-mesure, nombreuses. « Nos collections de prêt à porter s’arrêtent en 12 ans. Nous recevons donc beaucoup de commandes en grandes tailles », note la créatrice, ajoutant que « les créations uniques pour divers événements ou cérémonies constituent également une demande forte. » Présente tout au long de la confection et répondant aux questions des couturières, Vanessa Marrapodi inspecte, peaufine et modifie parfois quelques détails de manière à obtenir la perfection.

Si la production est globalement, pour l’heure, effectuée au Portugal, la création est assurée ici, rue Scribe. C’est au premier étage de la boutique que la créatrice imagine ses modèles, dessine ses collections et choisit ses tissus, point de départ de la création. Plus que jamais, ses collections tendent à titiller le monde du luxe. Ce qui se ressent dans la qualité des détails ou encore dans le choix des boutons. Les doublures, ainsi, ne sont plus faites en coton mais en satin. Le plissage, lui, est confié à Chanel. Quant à la broderie, faite à la main, elle provient des ateliers privilégiés de Dior comme de Chanel. Au-delà de ces nouvelles exigences, Bleu Comme Gris travaille à proposer des tenues complètes. Cet automne, la marque dévoile ainsi une ligne de chaussures assortie aux robes.

Soucieuse de la qualité des tissus, Vanessa Marrapodi l’est tout autant des choix des couleurs et de leur unité. « C’est par le tissu et la couleur que se crée une collection. Le reste ne fait que suivre », assure-t-elle. Dans son bureau, les échantillons ne manquent pas. Ils sont épinglés au mur, sur un imposant panneau en liège. En 15 jours, les dessins ont rempli les pages du book de la saison prochaine. En l’occurrence, on y trouve une profusion de dorés et de dentelles, de soies sauvages et vaporeuses, de plissés, de broderies et de jacquards qui n’attendent qu’une chose : faire pâlir les petites filles et leurs parents.

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