Elle agrège ce qu’il y a de mieux pour faire… encore mieux. Jusqu’où pousser la mode vintage ? La réponse de Zenith.
Olivier Müller
Zenith est une marque à part dans le paysage horloger : c’est la seule dont la notoriété repose non pas sur un modèle de montre, mais sur un calibre, ce mouvement mécanique qui anime ses garde-temps. Son nom : El Primero, comme le premier chronographe automatique de série capable de mesurer le 1/10ème de seconde. Sorti en 1969, son succès est tel qu’il a bâti la notoriété de la marque et à même équipé certains modèles de maisons pourtant concurrentes, à commencer par une certaine Rolex Daytona. Aujourd’hui encore, le mouvement El Primero est incontournable dans les collections Zenith.
Zenith offre à présent un nouvel écrin à son mouvement. La manufacture suisse dévoile une géométrie qui synthétise les plus beaux designs de ses anciens modèles comme l’A277, la Rainbow, la De Luca ou la Striking 10th, parus pour l’essentiel entre 1969 et les années 2000. C’est de ces dessins sportifs, nerveux, qu’est née la nouvelle Chronomaster Sport.
Cette pièce ne se distingue donc pas par sa créativité esthétique. Ses formes sont consensuelles, efficaces, largement éprouvées. Dans sa mouture 2021, le boîtier voit ses lignes plus affutées. Sa lunette est désormais en céramique, matériau que l’on ne maîtrisait pas au siècle dernier. Elle est sensiblement plus large que ses inspiratrices, donc plus lisible. Enfin, la marque a développé un bracelet inédit en caoutchouc à effet Cordura, ce tissu extrêmement résistant utilisé notamment sur les vêtements techniques.
Son mouvement, en revanche, a plus d’un mérite. Il a été optimisé, brevet à l’appui. Sa réserve de marche a gagné dix heures, pour être portée à 60 h. Qui plus est, Zenith ne cache pas sa volonté de s’en servir pour de futurs modèles. Il est également visible par le fond saphir de la montre, un plaisir que boudent rarement les collectionneurs.
Notre avis : “La Chronomaster Sport joue habilement sur deux tableaux : vintage, avec un look extrêmement consensuel et rassurant, et moderne, avec une évolution intéressante du El Primero. Le fameux 1/10ème de seconde se lit plus facilement et la réserve de marche augmentée de 10h offre une valeur ajoutée tangible et utile au quotidien. On apprécie aussi le prix contenu : à partir de 9200 euros sur bracelet tissu. La somme est élevée mais la pièce affiche une esthétique qui ne devrait pas se démoder, et un mouvement manufacture de dernière génération – dont on pourra simplement regretter qu’il ne comporte pas d’échappement en silicium, ce qui lui aurait apporté une insensibilité aux champs magnétiques.” Olivier Müller