Il y a quelques jours, les plus grandes maisons horlogères s’étaient donné rendez-vous (en ligne) à Watches & Wonders pour présenter leur nouveautés 2021. Sans surprise, les icônes d’hier restent les stars d’aujourd’hui. Tour d’horizon des plus belles intemporelles.
Par Olivier Müller
Cartier, intouchable
Moins il y en a, plus on en veut. Les lois de l’offre et de la demande sont parfois incongrues mais passablement incontournables. A ce jeu, il faudra se battre pour prendre possession de la nouvelle Tank Cintrée « 100ème anniversaire » de Cartier. Editée à seulement 150 exemplaires, ils ont tous été vendus…avant même l’ouverture du salon ! Si aujourd’hui l’épaisseur de son boitier se porte à 6,40 mm, elle a préservé tous ses signes identitaires : chemin de fer, chiffres romains, aiguilles pomme, remontoir perlé orné d’un cabochon saphir, bracelet à boucle ardillon. Une signature esthétique inchangée depuis sa naissance en 1921, celle d’un grand classique horloger, désormais équipé du mouvement manufacture à remontage manuel, le calibre 9780 MC.
Jaeger-LeCoultre, mémorable
Autre grande dame de l’horlogerie : la Reverso de Jaeger-LeCoultre. Dépositaire officielle de la montre sport-chic (inventée pour la pratique du polo, en 1931), la plus célèbre des montres rectangulaires fête donc cette année ses 90 ans. Le nom de son millésime 2021 ? La Nonantième ! Sur la moitié inférieure du cadran, l’affichage des sphaes de Lune est situé à l’intérieur du cercle défini par le compteur de petite seconde. Sous les 12 heures se trouve la grande date. Côté verso, l’ouverture supérieure affiche des heures semi-sautantes numériques. Cette complication, une première pour la Reverso, rappelle les affichages numériques développés par la manufacture pour les montres-bracelets dans les années 30. La seconde ouverture offre un disque rotatif des minutes, partiellement dissimulé dans une platine trois-quarts laquée bleue. À l’intérieur d’un cercle au centre, un soleil et une lune dorés font office d’indicateur jour/nuit.
Montblanc, vénérable
Montblanc a racheté l’illustre chronométrier Minerva au tournant du siècle. Ce derner, auteur de certains des plus beaux chronographes jamais construits, a apporté en sa dot un héritage colossal dont Montblanc s’inspire avec autant de gourmandise que de respect. Pour preuve, le dernier Chronographe Monopoussoir 1858, édition « Origins ». Inspiré d’un chronographe monopoussoir militaire Minerva de 46 mm datant des années 1930, il en conserve le diamètre, avec fond officier et boîte en alliage de bronze. On retrouve le cadran noir et les aiguilles vintage. Le principal reste toutefois la beauté éblouisssante du calibre lui-même, une reconstruction de son aïeul, le 19-09CH de 1909. On y retrouve l’emblématique pont en forme de V, la roue à colonnes, son embrayage horizontal et la fréquence traditionnelle de 18 000 alternances/heure. En hommage aux mouvements historiques, la lance de Minerva est visible à l’extrémité du « bloqueur » du chronographe.
Patek Philippe, indémodable
Enfin, signalons l’icône de Patek Philippe, celle par laquelle la majorité de ses amateurs entre en collection (voire en religion horlogère) : la Calatrava. Lancée en 1932, elle s’est imposée comme la quintessence de la montre-bracelet classique ronde selon Patek Philippe. Aujourd’hui, la pièce remet au goût du jour une finition développée en 1934 sur sa lunette, le Clou de Paris. Sans être une stricte réédition (les modèles annoncés à Watches & Wonders bénéficient d’un tout nouveau calibre), la Calatrava reste une pièce qui traverse les siècles avec une insolente aisance.