L’essayiste Pierre Rabhi s’est fait un nom en prônant la « sobriété heureuse ». Et si cette nouvelle Oris « Carl Brashear » en était le manifeste ?
Olivier Müller
La haute horlogerie est un luxe et, à ce simple titre, on lui pardonne le plus souvent ses tarifs stratosphériques. Oris, 100 % indépendante et séculaire (fondée à Holstein en 1904, où elle est toujours sise), a toujours bataillé contre cet acquis. Des années durant, elle avança sous la devise « Real watches for real people ». L’idée : la montre au prix d’une maison et portée en smoking existe, mais dans la majorité des cas, les gens « normaux » mettent rarement plus de quelques milliers d’euros dans une pièce qu’ils vont porter tous les jours.
C’est dans cette perspective que la nouvelle variation de la Carl Brashear est née. C’est une création réalisée en partenariat avec la fondation éponyme, en l’honneur du scaphandrier Carl Brashear, l’un des premiers de couleur au début des années 50 puis, à la suite d’un accident, premier plongeur à servir l’armée avec un membre amputé. L’homme l’avait rejointe en 1948 et n’en prendra sa retraite qu’en 1979.
La pièce qui porte son nom est une montre aussi simple que parfaitement équilibrée. Cette édition limitée à 2 000 pièces est dotée d’une boîte de 40 mm et d’une lunette en bronze, portées sur un bracelet réalisé en sangle élastique en nylon bleu, traversée d’un liseré blanc. Son cœur est animé par le tout nouveau calibre 401. C’est le nouveau mouvement manufacture développé par Oris. Hautement anti-magnétique, il est automatique et offre une réserve de marche de 120 heures, soit cinq jours complets.
Notre avis : “Oris continue de creuser son sillon de la montre juste, bien proportionnée, animée par un calibre de grande qualité. Elle n’est en rien révolutionnaire mais saura se montrer fidèle et fiable. Grâce à son boitier en bronze, qui devrait se patiner légèrement au fil des années, chaque montre deviendra progressivement unique. Positionnée à 3 700 euros, la pièce s’affiche une fois encore au prix juste. Sa limitation à 2 000 exemplaires devrait lui conférer une cote stable, voire montante. Pourquoi se priver ?” Olivier Müller