Michel Herbelin s’est imposée, en 70 ans, comme l’un des fers de lance de l’horlogerie française, grâce à une fiabilité reconnue et à une capacité à s’adapter à la modernité sans renier son histoire.
Par Romain Rivière
Bien sûr, nous ne sommes plus au milieu du XXe siècle, lorsque le petit village de Charquemont, perché sur les flancs jurassiens français, non loin de la frontière suisse et de la Chaux-de-Fonds, comptait autant d’ouvriers horlogers que d’habitants. La grande époque de l’horlogerie française est désormais d’un autre temps. Mais là, au cœur du bourg, dans ses locaux dans lesquels s’activent chaque jour 80 collaborateurs, Michel Herbelin perpétue une tradition horlogère qui constitue une sorte de patrimoine local. L’entreprise familiale, créée en 1947 par Michel Herbelin, est l’un des derniers représentants du secteur dans la région. D’autant plus grande est sa responsabilité que son rayonnement dépasse largement les frontières, puisque les marchés internationaux, portés notamment par l’Asie, représentent près de 40 % de son chiffre d’affaires.
A l’inverse d’une héritière vieillissante, l’entreprise familiale n’a cessé de se réinventer et de s’appliquer à offrir le meilleur d’elle même pour devenir l’un des fers de lance de l’industrie horlogère nationale. La marque, qui a vendu dix millions de montres depuis sa création, a ainsi modifié une partie de son logo voilà quelques années, pour insister sur son adn fondamental : Michel Herbelin, atelier d’horlogerie française. « Même si l’on réalise un certain volume de ventes, nous restons un atelier familial, indépendant, capable d’offrir un service de haut niveau », insiste Maxime Herbelin, représentant de la troisième génération à la tête de l’entreprise. Au cœur de ce service, un atelier de réparation extrêmement compétent, symbole de la fiabilité et de l’engagement de la marque, qui lui a valu, dès ses débuts, une réputation de premier ordre auprès de ses détaillants et revendeurs, représentant aujourd’hui quelque 2 500 points de vente à travers le monde, ainsi que d’une clientèle fidèle.
Si Michel Herbelin a toujours eu le souci d’apporter de la modernité à ses collections, la marque n’en a pour autant pas renié son histoire. Et au cœur de cette histoire, une collection iconique : Newport. Imaginée à la fin des années 80, cette collection inspirée de l’univers marin, s’articule autour d’un design faisant référence aux voiliers avec, selon les modèles, des vis hexacaves, des attaches centrales du bracelet, des lunettes façon hublot, etc. Newport, immédiatement identifiable grâce à son design puissant, a conquis une clientèle qui ne s’est, en trente ans, jamais lassée. Il faut dire que Michel Herbelin s’attache à y apporter des nouveautés, comme cette Newport Squelette dévoilée en 2019, équipée d’un calibre Sellita SW400-1 battant à 28 800 oscillations par heure et à la réserve de marche de 38 heures. Etanche à 100 mètres, elle est dotée d’un boitier en acier inoxydable traité PVD gris anthracite de 42 mm, monté sur un bracelet en caoutchouc FKM. Cette collection, notamment à travers ses modèles automatiques, incarne le haut de gamme de la maison.
Puisque les femmes représentent la moitié de sa clientèle, Michel Herbelin a imaginé pour elles une collection Antares au début des années 2000, incarnant une forme d’élégance à la française. Avec son design épuré et féminin, elle repose sur un système breveté de changement de bracelet offrant la possibilité d’adapter la montre à son style en un clic. Personnalisable grâce à un grand choix de bracelets, de tailles, de couleurs et de matières différentes, Antares symbolise également la capacité de la marque à s’inscrire dans son temps, en s’appuyant sur les bases classiques de la tradition tout en jouant la carte de la modernité.