La manufacture horlogère de Morteau travaille au développement d’un nouveau calibre maison, après avoir présenté en 2019 une édition limitée équipée de son Calibre Royal : la Royale Saphir.
Pequignet renoue avec l’innovation. Deux ans après son rachat par quatre de ses cadres, la marque à la fleur de lys, seule manufacture de haute horlogerie française, travaille à la conception et au développement d’un nouveau calibre maison. Ce mouvement, trois aiguilles et date, doit permettre à l’entreprise de Morteau de se positionner sur le segment des garde-temps de manufacture accessibles. Il doit être lancé “d’ici à 2021”, selon la direction de l’entreprise.
Pas question, néanmoins, de reproduire les erreurs du passé : en 2006, l’ancien dirigeant de l’entreprise, Didier Leibundgut, porté par l’euphorie d’un marché en pleine croissance, avait rêvé de propulser Pequignet au rang de manufacture en lui donnant les moyens de concevoir son propre calibre ; le Calibre Royal était ainsi né en 2011, mais lancé à la hâte. Il s’était avéré peu fiable, et la marque avait souffert d’une perte de confiance de son réseau de détaillants. Pour ce nouveau calibre, donc, “nous prendrons le temps nécessaire de manière à garantir sa parfaite fiabilité”, assure le porte-parole de Pequignet.
Ceci étant réglé, la manufacture jurassienne a repris le chemin d’une croissance raisonnable. En 2019, elle a ainsi présenté la Royal Saphir, équipée du Calibre Royal, et dont la grande date à triple saut instantané se pare de saphir pour dévoiler ses disques en transparence. La Royal Saphir bénéficie par ailleurs d’une réserve de marche de 88 heures. Ce lancement, qui prouve la capacité de la nouvelle équipe de direction à innover, s’est révélé judicieux puisque sur les 50 exemplaires de cette édition limitée, 48 ont d’ores et déjà trouvé preneur.
Labellisée EPV – Entreprise du patrimoine vivant – depuis 2014, la manufacture Pequignet s’est remise en ordre de marche, et c’est tant mieux : elle est l’unique représentante de la grande tradition horlogère jurassienne, qui fut française avant d’être suisse.