Les marques horlogères soviétiques ne sont pas les légions. Ceux qui les collectionnent encore moins. Et, parmi eux, ceux qui sont également collectionneurs d’Art Abstrait sont… une micro-niche. C’est à eux que s’adresse la Raketa Malevitch.
Par Olivier Müller
Un joli coup de com’ ? Assurément. La manufacture Raketa évolue en dehors des sentiers battus, fait ses montres à Saint Pétersbourg et se moque gentiment des conventions Swiss Made. Il n’en reste pas moins que le produit est intéressant, atypique, visuellement fort. Le cadran a été fait à la main sous forme de mosaïque de 3 pierres différentes : le jade noir, jade blanc et la violane. Le motif naturel de la pierre rappelle les craquelures qui sont apparues au fil des ans sur la toile de Malevitch. Chaque montre est de facto unique.
La Raketa Big Zero Malevitch est le fruit d’une collaboration entre Raketa et la Galerie d’État Tretiakov, le principal musée d’art national russe. Elle repose sur la fameuse toile peinte en 1915 par Kasimir Malevitch. Un summum de l’art abstrait, sobrement intitulé « Le Carré Noir ». Peu de gens en connaissent l’origine exacte mais le visuel en a fait le tour du monde.
Quand on lui a demandé d’expliquer la signification de son absurde Carré Noir, Malevitch a répondu qu’il symbolisait un “Grand Zéro” : la fin de la période précédente de l’évolution de l’art et le début d’une nouvelle réalité artistique dépourvue de toute association avec notre monde physique. Là, les lois de la gravité ne s’appliquent plus, des formes se déplacent librement dans un espace blanc infini.
Au départ, la plupart des gens ont détesté ce tableau avant-gardiste. Mais, avec le temps, il a eu une immense influence sur l’art contemporain et est devenu une toile incontournable. La majorité des gens ne vont pas aimer cette montre. Mais ceux qui sont prêts à rompre avec le classique traditionnel et à entrer dans une nouvelle réalité esthétique créée à partir de Zéro vont l’adorer. Exactement comme le Carré Noir de Malevitch.
1 commentaire
Montre sublime qui pour moi, méritait bien un bracelet ABP. C’est chose faite désormais.
Raketa, Saint Petersbourg, la conquête du cosmos, l’avant garde russe comme la Marine… un ADN inépuisable!